Parc de Saint-Pons à Gémenos
Une fois n’est pas coutume, nous quittons le Var 😉 pour vous proposer une balade ombragée et rafraîchissante dans le parc de Saint-Pons, au pied du Massif de la Sainte-Baume, à Gémenos (Bouches-du-Rhône). Suivez-nous ! Un lieu apaisant grâce à la présence omniprésente de l’eau et à une belle végétation.
A un kilomètre du centre-ville de Gémenos, un grand parking gratuit vous attend au bord de la D2 (cliquez sur le point rouge sur la carte en bas du post pour y accéder directement). A partir de là, vous entrez dans le parc Saint-Pons, un espace naturel très agréable, avec des sentiers bien aménagés, des panneaux d’indications vers les principaux points d’intérêt, le bruit apaisant de la rivière (le Fauge, un des affluents de l’Huveaune), une végétation dense : des pins, des hêtres, des tilleuls, des houx, des charmes, des érables, des chênes… sans oublier une belle vue sur les hautes falaises rocheuses du massif de la Sainte-Baume.
Le parc abrite de nombreux monuments historiques : usine, moulins, chapelle, abbaye... Première étape : l’usine à papier du Paradou, fondée au 17ème siècle par le marquis d’Albertas. Cette ancienne papeterie, qui fonctionnait grâce à quatre chutes d’eau équipées de roues à aubes, a ensuite été successivement une fabrique de papier à cigarette, une scierie ainsi qu’une briqueterie. Fermée au 20ème siècle, l’usine a été restaurée et mise en valeur dans le cadre d’un chantier d’insertion d’Acta Vista. En continuant le sentier au bord de l’eau, vous atteindrez une première cascade, puis le Moulin de Cuges, ancien moulin à blé, adossé à une belle et photogénique cascade où l’eau ruisselle sur de gros rochers recouverts de mousse (photo du haut). Mais le principal point d’intérêt patrimonial est l’ancienne abbaye cistercienne (voir plus bas), située encore un peu plus loin, au milieu d’une grande clairière. Ensuite, traverser le vieux pont dit « de Blanche de Simiane » pour rentrer doucement. Avant de revenir au parking, vous pourrez aller jeter un coup d’oeil à la chapelle Saint-Martin, de style roman, du 11ème siècle. A noter qu’une petite chauve-souris, le Murin de Bechstein, niche dans la chapelle.
Le vrai plus de ce parc : la présence omniprésente et chantante de l’eau, à travers le cours d’eau cristallin et frais du Fauge, des cascades, des petits torrents, sans oublier la source du Fauge, située à une cinquantaine de mètres derrière l’abbaye, et qui ne tarit jamais. Et signe que l’eau du Fuge est particulièrement pure, vous pourrez apercevoir des algues rouges habituellement présentes dans les torrents alpins, Hildenbrandia rivularis. Ici, l’eau coule de la montagne (1 000 m) et s’infiltre par la roche karstique, agissant comme un filtre particulièrement efficace. Pour ceux qui aiment les histoires, une légende raconte une autre origine à ces algues : “par une nuit d’orage, un groupe de chevaliers revenus de croisades et surpris par la pluie, firent halte au monastère de Saint-Pons. L’un des chevaliers reconnut celle qui lui avait été promise quelques années plus tôt, Blanche de Simiane. Sans coup férir, il voulût récupérer celle qu’il crut sa dulcinée. Mais la très pieuse Blanche, mariée à Dieu, s’enfuit et sauta du pont pour échapper à son funeste destin. Depuis des siècles, son sang vermeil encore visible tapisse le fond du ruisseau” (source : Département 13).
La balade est très facile, dure le temps que vous souhaitez (environ 5 kms de sentier, donc 1h30 pour faire le tour, en prenant son temps). Idéale au printemps et en été car le parc est très ombragé et en semaine, si possible. La plupart des sentiers sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. En revanche, le parc est interdit aux chiens et aux VTT. Il est également interdit de cueillir du houx ou de la mousse. Insolite : vous pourrez y croiser des gardes départementaux à cheval qui assurent la surveillance du parc ! La Maison du Parc de Saint-Pons, sur le parking, fournit brochures et plans (elle est ouverte les lundis, mercredis, jeudis et vendredis). Bref, un vrai havre de verdure et de fraîcheur !
Les plus sportifs pourront poursuivre leur balade vers l’un des chemins de randonnée menant à la glacière de Saint-Pons, aux barres Saint-Marin, au Mont Cruvelier, au Pic de Bertagne ou encore à la Sainte Baume.
L’Abbaye de Saint-Pons
Edifiée au cours du 13ème siècle, l’abbaye de Saint Pons est l’une des 4 abbayes cisterciennes de Provence, avec celles de Silvacane, de Sénanque et du Thoronet. A l’origine : une femme, Dame Garcende, décide en 1205 de se retirer dans le vallon de Saint-Pons et fonde une activité de moniales. En 1223, la première abbesse transforme le petit monastère en abbaye cistercienne (cela signifie qu’elle intègre l’ordre de Citeaux, qui érige la prière et le travail comme principaux fondements). Les moniales y développèrent des activités diverses jusqu’à ce qu’elles durent abandonner l’abbaye en 1426, en raison des épidémies, des guerres, des brigandages et des querelles politiques.
Ce bâtiment majestueux est l’exemple le plus complet de monastère féminin. Le marquis d’Albertas en fera l’acquisition au 18ème siècle, puis de nombreux propriétaires se succèdent jusqu’en 1972, date à laquelle le domaine de Saint-Pons deviennent la propriété du Département. L’abbaye est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1926. Dans les années 90, d’importants travaux de rénovation sont menés.
L’abbaye est fermée au public, mais on peut en faire le tour. L'abbaye est ouverte à certains moments de l'année, sur demande et aux journées du Patrimoine (se renseigner auprès de la Maison du Parc).
Informations pratiques
Le Parc de Saint-Pons est susceptible d’être fermé par vent supérieur à 50 km/h pour la sécurité des promeneurs et en été, lorsque les massifs ne sont pas autorisés à la promenade (les jours classés rouge par arrêté préfectoral). Pour connaître l’état d’ouverture du parc avant votre venue, vous pouvez composer le 04 13 31 50 30 pour vérifier les conditions d'accès au domaine.
Photos personnelles sauf la dernière qui vient du Département 13.
